Le Ludifeste est le manifeste de Casus Ludi.
Il pose les valeurs coopératives qui nous animent, et les règles de jeu qui nous guident.

Nous défrichons des causes de jeu

Illustration du chapitre du Ludifeste "Nous défrichons des causes de jeu". Une vue sur un paysage urbain, où les gratte-ciels ont donné place à des éléments de jeu géants.

Nous croyons que le jeu ne se limite pas au seul divertissement.

En cela, Casus Ludi se veut un studio de création engagé : notre raison d’être est de créer des expériences ludiques et narratives qui permettent la médiation de sujets, de situations et de transformations, en cours et à venir.

Nos jeux et nos fictions cherchent à interpeller les personnes, comme les organisations, sur des problématiques complexes ou des sujets de société. Par nos productions, nous souhaitons ainsi permettre à une diversité de publics de comprendre des enjeux sociaux, culturels et environnementaux.

Formidable bac à sable où l’on apprend et comprend par l’action, le jeu donne à expérimenter les choix et les effets qu’ils produisent. Nous avons la conviction que le médium ludique permet alors de mieux appréhender des thèmes de la vie et des enjeux de société — même les plus sérieux — et de se mettre en posture d’agir à son échelle. Parce que chacune et chacun a grandi avec le jeu, nous pensons qu’il est un langage universel et un levier d’inclusion lorsqu’il s’agit de faire (en) commun, en mobilisant les expériences et les expertises individuelles.

Alors que ce soit pour explorer, informer, ou encore débattre, nous nous donnons pour mission de défricher inlassablement des causes de jeu et de mobiliser la médiation ludique là où on ne l’attend pas !

Nous imaginons des jeux à cause

Illustration du chapitre du Ludifeste "Nous imaginons des jeux à cause". Une série de bras levés tiennent différents modes d'expressions ludiques : une manette de console, une carte à jouer, un livre, un smartphone.

De par nos méthodes de travail et nos choix éditoriaux, nous souhaitons porter une autre vision de ce que peut incarner un jeu — quelle que soit sa forme — ainsi qu’une autre vision de la manière dont il peut être conçu.

Nous souhaitons concevoir, produire et (faire) jouer autrement. Par là, nous entendons développer une activité rompant avec certaines logiques ayant cours au sein des industries créatives du jeu et du design, comme la performance, la compétition ou le solutionnisme.

Concevoir, produire et (faire) jouer autrement s’incarne aussi dans une volonté de rafraîchir les imaginaires attachés aux disciplines que nous pratiquons, que ce soit le jeu ou le design. Nous cherchons ainsi à challenger le statu quo au sein de notre filière professionnelle, en esquissant des pratiques alternatives ; de manière appliquée pour notre structure ou sous forme d’expérience de pensée.

Cet esprit se traduit plus particulièrement dans notre envie de développer des jeux et des fictions « manifestes ». Ces productions ont vocation à porter nos engagements autant qu’à démontrer notre savoir-faire et nos partis-pris. À la manière de « cartes blanches » que nous nous donnons, ces projets permettent à la fois d’expérimenter de nouveaux outils ou processus et d’explorer des causes qui nous tiennent à cœur.

À ce titre, nous choisissons d’aborder des thématiques d’intérêt général et en lien avec la construction et la préservation de communs. Parmi ces sujets de jeu et d’enjeu, citons — de manière non exhaustive — l’écologie, les solidarités, le féminisme, la démocratie ; qui sont autant de causes que nous traitons par nos médiums et qui entrent en résonance avec notre vision d’un monde habitable, équitable et empreint de justice sociale.

Nos partis-pris

L’esprit artisanal

Nous apprécions et revendiquons le caractère « fait-main » de nos productions. Au sein de Casus Ludi le prototype et la petite échelle ne sont pas des gros mots.

Le « faire » nous est essentiel pour éprouver nos idées face aux réalités de conception, production et diffusion et ne pas se laisser tenter par les sirènes du bullshit.

La co-construction

Notre mot d’ordre est de « faire avec » et de « faire faire », au lieu de simplement « faire pour ».

La co-construction fait partie de notre ADN, dans une volonté d’impliquer nos clients au même titre que les publics touchés par nos productions.
Notre ouverture à la co-construction s’attache à convier aussi bien l’expertise professionnelle que l’expérience personnelle des personnes associées à nos travaux. Nous mettons également un point d’honneur à refuser tout participation-washing et à nous assurer qu’il existe une réciprocité dans ce qui est apporté et rendu aux parties participantes.

La réflexivité envers nos projets et pratiques

Nous mettons au cœur de nos activités le principe de réflexivité. Cela se traduit par l’évaluation de ce que produisent nos réalisations, que leurs impacts soient souhaités ou non. Au-delà de l’auto-observation et de l’autocritique, nous mobilisons aussi le regard externe du monde de la recherche et associatif pour identifier nos biais et questionner angles morts.

La pluridisciplinarité

Casus Ludi souhaite s’ouvrir aux autres disciplines artistiques et scientifiques dans une logique de pluralité, en cherchant à mobiliser des compétences et des perspectives issues d’autres domaines que le jeu, notamment venant des sciences humaines.

Le partage des connaissances

En documentant nos projets et nos expérimentations, nous cherchons à contribuer à l’enrichissement de l’état de l’art des disciplines que nous pratiquons, champs des game studies et design research en tête.

Privilégiant des formats ouverts et des plateformes accessibles, nous publions aussi bien des retours d’expérience que les enseignements de notre recherche-création.

Le refus de la formule magique

Nous défendons le principe du « sur-mesure », avec le refus de la « formule magique ». En effet, nous reconnaissons que nos contextes d’intervention et problématiques de travail sont pluriels et nécessitent une approche adéquate au cas par cas.

Une sobriété et une éthique sociétales

Casus Ludi ancre ses activités dans une volonté de sobriété et d’éthique. Nous sommes en recherche constante d’alternatives aux systèmes contrevenant à notre vision d’un monde habitable et égalitaire. Cela se traduit par la volonté d’évoluer vers :

  Une sobriété dans l’utilisation ou la consommation de biens rares ou non-renouvelables ;
  La limitation au recours d’opérateurs potentiellement indispensables (plateformes de services et produits), mais nuisant à la société ;
  Le recours à des pratiques de recyclage/upcycling ou de produits et usages de seconde main pour nos outils et ressources de travail ;
  La sollicitation privilégiée d’acteurs agissant en circuit court et fournisseurs certifiés, avec une préférence pour des structures implantées localement, dans un périmètre se déployant à l’échelle de la région.

Nous souhaitons nous appuyer sur des processus et référentiels existants pour évaluer et améliorer notre sobriété socio-environnementale.

Si ce Ludifeste n’est pas figé dans le temps, il est un socle précieux pour rester fidèles à notre vision des jeux et de leurs enjeux.

Casus Ludi, 2023