Image de couverture : assemblage de divers éléments du jeu. A gauche, un derrick de forage de gaz. Sur les deux tiers droite, divers personnages (avocats, juges, scientifiques, agents de sécurité, manifestants, élus, journalistes) sont rassemblés, chacun ayant une barre vie associée.
INFORMER & FAIRE COMPRENDRE

Shame Gas

Auto-initié

Newsgame

2014

Auto-initié

Newsgame

2014

Nouvelle promesse d’un eldorado énergétique, l’extraction du pétrole et du gaz de schiste donne lieu à une course effrénée et sans concession, dans ce qui se révèle être autant d’un enjeu économique qu’environnemental.

Le sujet fait aujourd’hui débat et se trouve à la croisée des questions de souveraineté énergétique, de crise de l’emploi, mais aussi d’inquiétudes sur son impact écologique de l’extraction du gaz de schiste. Cette nouvelle ressource divise ainsi aussi bien l’opinion publique que la sphère politique, toutes deux tiraillées entre pragmatisme économique et principe de précaution.

Première capture d'écran du jeu "Shame Gas". Ecran de présentation d'un niveau se déroulant au Royaume-Uni, titré "God Save the Win." Un texte présente le contexte historique des événements inspirés de faits réels. L'interface informe que ce niveau contient des nouvelles tactiques titrées "Visite guidée", "Spécialiste", et "Etude scientifique", et qu'il contient aussi des menaces spécifiques, titrées "Journaliste" et "Scientifique".
Seconde capture d'écran du jeu "Shame Gas". Phase de jeu d'un niveau. Sur une grille sont placés des derricks d'extraction de gaz, sur la colonne la plus à gauche. Divers personnages sont placés à leur droite, censées protéger les derrecks. Venant de la droite de la grille, d'autres personnages s'avancent pour affronter les premiers. Tous ont une barre de vie qui leur est associée. Sur la gauche de l'interface, différentes tactiques sont disponibles, associées à un coût. En bas de l'écran sont affichés divers sponsors fictifs, permettant le gain financier. En haut de l'écran est affiché un décompte de temps étiquetté "Lobbying législatif en cours".

Porter un regard critique
sur le lobbyisme pro-gaz de schiste

Shame Gas amène la personne joueuse dans l’ombre des tractations politiques, où le jeu des lobbys et des influences se met implacablement à l’œuvre. Elle incarne une ou un lobbyiste pro-gaz de schiste, en campagne dans toute l’Europe. Sa mission est simple : protéger les installations pétrolifères du gaz de schiste à tout prix, le temps que le Parlement de chaque pays légalise l’extraction du gaz de schiste.

Toutes les techniques de pression et de répression sont à la disposition de la personne joueuse pour contrer les voix qui s’élèvent déjà contre l’extraction. À elle de trouver les tactiques de lobbying les plus efficaces pour chaque type d’adversaire et de s’adapter aux nouvelles formes d’opposition et autres contre-lobbys qui se structurent au fil du jeu.

Si Shame Gas adopte volontairement un ton satirique, il est le fruit d’une investigation journalistique et repose sur un fond documentaire ici mis en jeu.

Troisième capture d'écran du jeu "Shame Gas". Ecran de victoire d'un niveau. Une image suggérant un flash info est titré "La fracturation plutôt que la facturation, annonce le gouvernement".

Equilibrer les faits et la jouabilité

Shame Gas repose sur le détournement d’un style de jeu existant et hérité du célèbre Plants vs. Zombies. En s’appuyant sur une mécanique de jeu déjà connue du grand public, il apparaît d’autant plus simple de faire passer le message et de s’immerger dans le jeu.

La construction du jeu a donné lieu à des discussions passionnantes et passionnées entre concepteurs et journalistes. Certains éléments de jeu semblaient prometteurs, mais se sont vite trouvés contredits par les enquêtes journalistiques qui démontraient qu’ils ne reposaient sur aucun fait avéré. Le fil rouge de ce newsgame aura été de trouver un équilibre entre le contenu ludique, le contenu journalistique et le ton caustique.

Shame Gas a été réalisé en 48h au cours du Newsgame Hackathon de Cologne en 2014, avec l’aide de Xavier de la Vega et Magnus Rydnér.